Direction Diocésaine de l'Enseignement Catholique de la Manche
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Depuis plusieurs années, l’établissement organise des « temps forts » de découvertes et d’actions sociales, appréciés des élèves, notamment avec ELA, l’Association européenne contre les leucodystrophies, maladie génétique rare qui atteint des enfants (intervention d’une maman et organisation d’un cross solidaire), mais aussi expositions réalisées par des élèves, journée bol de riz, …
Pour la réussite des deux demi-journées prévues, le Collège a pu s’appuyer sur l’expérience et les ressources du SESSAD (Service d’éducation spéciale et de soins à domicile). Cette collaboration fut aisée, les contacts avec les intervenants de l’antenne locale sont fréquents (suivi d’élèves, mise en place de soutiens personnalisés).
La semaine précédent l’opération, les élèves ont répondu à un questionnaire. Il leur était demandé de définir ce qu’était pour eux le handicap, quelles formes prenait-il, qu’en percevaient-ils ? Il s’agissait de les préparer, de les amener à réfléchir, de détecter d’éventuels préjugés et méconnaissances, pour pouvoir mieux y répondre.
Les activités prévues se déroulèrent dans la salle omnisports du Collège. Plusieurs ateliers occupaient l’espace, des animatrices SESSAD ou de l’équipe pédagogique accueillaient les 6è, par petits groupes. La mise en route fut rapide, les élèves furent d’emblée spontanés et curieux. Ils purent participer à un parcours de sensibilisation qui se voulait ludique : assis dans un fauteuil roulant, ils devaient se déplacer, manœuvrer, éviter des obstacles, apprendre à se soutenir de leurs bras pour se lever du fauteuil, afin de s’asseoir sur une chaise, par exemple. De même, « aveuglés », ils devaient trouver leur chemin, tâtonnant ou s’aidant des indications de leurs camarades. Pour ces activités, les élèves étaient souvent autonomes, pris en main par ceux qui les avaient précédés : ils pouvaient ainsi expérimenter différentes situations, les gestes du quotidien prenaient une toute autre dimension, les élèves découvraient de premières difficultés, exprimaient leurs émotions et plus librement leurs interrogations.
Des « boîtes sensorielles » étaient posées sur une table : les élèves essayaient d’en deviner le contenu uniquement par le toucher. Les animatrices du SESSAD leur proposèrent un jeu des 17 familles, chacune pour un handicap : les cartes présentant son descriptif et de possibles remédiations (aides, techniques, conseils).
À l’issue de ces activités, la parole se libéra, des échanges nourris permirent une première synthèse : les élèves exprimèrent leur prise de conscience, affirmèrent respect et meilleure bienveillance, comprenaient que le handicap n’est pas que différences ou souffrances, mais aussi une autre expérience de vie, une affirmation de soi faite dans la difficulté. Lors de cette reprise, les intervenantes SESSAD eurent à cœur d’élargir le regard des élèves au handicap invisible (principalement cognitif : dyslexies, difficulté à l’abstraction), pour les inciter à plus de compréhension et d’entraide avec leurs camarades en difficulté.
Une reprise en classe avec leur professeur titulaire permit aux élèves de revenir sur leurs premiers questionnements, d’avant les ateliers, et de comprendre qu’au-delà des préjugés, ou d’une forte « empathie » généreuse mais parfois naïve (les « pauvres »), ou malheureusement de quelques moqueries qui auraient pu être exprimées, il y avait place pour une sensibilité plus affirmée, une aide et un partage plus respectueux.
Une réunion « bilan », entre le Directeur d’établissement, des enseignants et les intervenantes SESSAD, permit de nouveaux échanges et prospectives. Il fut décidé de renouveler l’opération, dès le premier trimestre pour les futurs 6è, de favoriser davantage l’autonomie des élèves lors de la découverte des parcours, mais aussi d’envisager des actions contre le harcèlement, d’organiser un nouvel atelier aux enjeux différents à destination des 3è.